28 l’unité ITALIENNE lionnelle influence, dans la péninsule des Balkans. 11 se trouve, trente ans après la constitution du royaume d’Italie, vingt ans après le traité de Berlin, que cet équilibre, théoriquement si bien assuré, est quasi détruit par l’effacement de l’une et l’autre puissance. Les intérêts méditerranéens ont détourné celle-ci, et les intérêts asiatiques celle-là. Il en résulte, sur un front que la nature et l’histoire ont disposé pour empêcher l'accès des Etats de l’Europe centrale à la Méditerranée, une sorte de découvert, une brèche qu’un faisceau de forces politiques et économiques élargit au jour le jour. A quoi tendent ces forces? — H y a seulement trente ans, la question de savoir quelle puissance exercerait son hégémonie, du haut en bas de l’Adriatique, aurait paru de pur intérêt austro-italien. L’Allemagne, même au lendemain du traité de Francfort, ne s’annoncait encore ni comme grande puissance maritime, ni comme foyer industriel, apte à disputer à l’Angleterre elle-même le marché du monde. Elle n’avait pas mis la main sur les principaux ressorts de l’Em-pire ottoman. Il n’était question ni d’« Alldeuts-