4 52 LA QUESTION ALBANAISE la Bojana, remontera cette rivière, à partir de l’été prochain, jusqu’au lac de Scutari. Par là sera inauguré un système de relations directes entre l’Italie, la capitale de l’Albanie du Nord, et la partie fertile du Monténégro. En dépit de certains embarras d’ordre intérieur et de la délicatesse de sa position d’allié de l’Autriche-Hongrie, le gouvernement de Viclor-Emmanuel III a donc eu le mérite d’esquisser, sur la côte orientale de l’Adriatique, une politique appelée à rencontrer l’approbation de la plupart des cabinets européens. Cette politique, qu’on peut bien appeler d’équilibre albanais, nous n’avons plus besoin d’en montrer la corrélation avec d’autres équilibres. Elle s’inspire, en somme, de l’intégrité de l’Empire ottoman, des intérêts de la paix, de ceux de la civilisation, de tous les articles du Symbole courant des chancelleries. Cette parfaite orthodoxie suffit-elle à lui garantir le succès? Au Parlement italien, un groupe important n’est pas encore rassuré. La pénible impression ressentie, ce printemps, au moment du col-