44 l’irrédentisme contemporain « scientifiquement » partout, la solidarité de leurs théories et de leur propagande, ne contraignent-ils pas à penser au temps où ils ne seront plus, en effet, qu’une seule âme et une seule nation? Si l’on ajoute que les Tridentini ne peuvent espérer qu’un appui moral assez vague de la Madré patria, tant qu’elle sera paralysée par ses alliances, on comprendra que leur « irrédentisme » ail changé de caractère. D’abord, pris, pour ainsi dire, en tête et en queue, il a dû passer à la défensive. Il est devenu un simple bastion de 1’ « italianité » en pays autrichien — c’est-à-dire que le Trentin se résignerait à conserver, sous T Autriche, saphysio-nomie, sa langue et sa « culture » propre de terre italienne. La disjonction administrative que ses élus réclament n’est, dans leur esprit, qu’une mesure de préservation. Ensuite, ce n’est plus guère contre l’Autriche organisme et dynastie, dominant les questions de nationalités de ses intérêts spécifiques, que le patriotisme se rebelle — mais contre l’Autriche, dont on pourrait dire qu elle s’agite et que les nationalités la mènent, ouvrant, volens nolens, à l’élément germanique la