LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL 185 Dans une récente interview, le prince de Monténégro, qui reste l'àme des grands intérêts balkaniques et même des relations entre la péninsule slave et l’Occident, n’a pas dissimulé que des pourparlers d’Etat à Etat étaient en voie de suivre ce mouvement d’opinion. Chez le Sultan, 011 se défie des initiatives européennes en général et des chemins de fer en particulier. Cependant, l’intérêt même de. l’Empire ottoman est de neutraliser la portée d’une ligne par l’autre. 11 est aussi de prêter la main au projet qui, en améliorant les conditions économiques de l’Albanie, atténuera, chez ses plus pauvres et ses plus turbulents sujets, la tentation de se vendre au plus offrant. Le tracé auquel paraissent acquises, officiellement, les préférences des gouvernements serbe et monténégrin, et discrètement celles des grands Etats co-intéressés, part de Kladovo, sur le Danube, un peu au-dessous des Portes de Fer, emprunte la vallée du Tyinok, croise, à Nisch, la grande ligne suivie par l’Orient-Express, et de là, par Pristina, Ipek (Empire ottoman), Andrievitza, Podgoritza (Monténégro) débouche sur Scutari d’Albanie. De