132	LA QUESTION ALBANAISE
bas du bassin adriatique, c’est, aux yeux des Italiens cultivés, un héritage national qui va se dissipant lentement; ce sont des éléments d’in-fluence actuels qui restent inutilisés; c'est tout un capital intellectuel et social que la politique d’une puissance voisine, mieux encore, alliée, confisque à ses fins propres, tendant à ramener ceux qui l’amassèrent à je ne sais quel état de prolétariat, dans la hiérarchie, sinon des individus, du moins des races.
  Si, encore, la propagande autrichienne s’entourait de quelques précautions de forme, propres à masquer son but et à atténuer, dans le détail, les froissements qu’il est bien impossible d’éviter tout à fait, peut-être la « question albanaise » continuerait-elle à sommeiller, en Italie. Ce serait affaire d’égards et de doigté, non point peut-être de chancellerie à chancellerie (car celle de Rome, par principe, passe sur bien des choses), mais de chancellerie à peuple voisin, le gouvernement de Vienne n’ayant pas intérêt, en somme, à raviver le souvenir des procédés qui l’ont rendu légendaire dans la péninsule. Mais, soit excès de zèle