ET LA TRIPLICE 241 Us lo montrent jusques el surtout dans leurs défauts, me disait un jour un Romain d’esprit. Mais par ailleurs on a tant abusé, en mots, de la fratellanza latina, qu’il faut maintenant lui donner des gages. L’esprit de l’époque veut que les plus appréciés soient des traités de commerce. L’accord intervenu il y a deux ans n’est pas une expression imperfectible du régime franco-italien. Au contraire, ce régime est appelé à se ressentir favorablement, en droit et en fait, des remaniements de tarifs que l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie méditent d'introduire à l’expiration des traités eu vigueur. Dans quelle mesure au juste la France peut-elle se substituer à ces deux puissances, comme marché d’importation? El quelle contre-partie l’Italie lui garantit-elle? C’est une question complexe, délicate, et de surcroît prématurée — car enlin nul ne sait encore jusqu’à quel point les farouches principes dos agrariens allemands et austro-hongrois passeront dans la législation douanière. L’important est que, de chaque côté des Alpes, on s’y prépare, par des études approfondies et dans un esprit de bon voisinage. 16