ET L’ÉQUILIBRE ADRIATIQUE 5 grands intérêts s'éveillent pour l’Autriche et pour l’Italie. Se peuvent-ils concilier; sont-ils au contraire prédestinés, par une sorte de fatalité historique, à se faire la guerre? Telle est la question qui surgit, à partir de 1870, et que très certainement, plusieurs années avant l’unification, le patriotisme de Cavour s’était posée1. A la vérité, pendant la période qui suit immédiatement la constitution du nouveau royaume, les préoccupations, tant en Italie qu'en Autriche, ne se tournent guère du côté de l’Adriatique. La monarchie de Habsbourg fait I épreuve du dualisme et n’a peut-être pas encore pris son parti de toutes les conséquences de Sadowa;la monarchie de Savoie fait son apprentissage d’Etat, au milieu de difficultés politiques et financières sans nombre. Sur la rive orientale ne se manifeste que la tendance des Hongrois ii ériger Fiume en port rival de Trieste. Sur l’occidentale, les projets passent 1. Ses dernières lettres et ses derniers discours parlementaires en témoignent. Du reste, dès 1854, une des raisons qui déterminèrent cet homme d'État à faire intervenir le Piémont à la guerre de Crimée se tire de l’importance qu’il attachait, pour son pays, à la question adrialique et à la question d’Orient.