LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL 187 canal d’Otrante, est écartée de l’horizon italien. Par sa portée économique, cette ligne provoque et justifie le même concert d’intérêts. Elle relierait, en somme, par la magnifique artère du bas Danube, l’Adriatique à la mer Noire, soit deux mers entre lesquelles la nature a mis, outre la formidable jetée de la péninsule balkanique, les détroits souvent litigieux des Dardanelles et du Bosphore. Cette jonction profite à tous les pays du Sud de l’Europe, de la mer Noire à la vallée du Rhône. Elle ouvre au commerce russe, roumain, bulgare, serbe, monténégrin, ottoman, un débouché direct sur les pays latins. De leur côté, la France, l’Italie, la Suisse se trouvent dispensées d’emprunter les voies de l’Europe centrale ou de faire un long détour par la mer Noire et le Danube, pour écouler leurs produits dans l’intérieur de la péninsule des Balkans. C’est, en fait, un marché nouveau qui s’ouvre pour elles, dans une région neuve aussi, qui aura longtemps encore à faire appel à l’industrie étrangère. Plus spécialement l’Italie etles pays balkaniques sont intéressés à la réalisation de ce projet. L’Italie