184 LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL le but économique et pacifique soit atteint? Un examen rudimentaire de la carte démontre qu’une voie ferrée, orientée du N.-O. au S.-E., des frontières de la Bosnie à Salonique, n’améliore en rien le régime de l’Albanie. Elle décrit une courbe autour de cette région et ne sert que les intérêts austro-allemands, en leur ouvrant l’accès de la mer Egée. Tous les autres États de l’Europe continentale, et la « civilisation » — en tant qu’elle doit quelque chose à l’Albanie — sont intéressés à la construction d’une ligne dirigée, au contraire, du N.-E. au S.-O., du Danube à l’Adriatique. Et précisément l'un des elTeis du projet austro-hongrois a été de rendre de l’actualité, en Russie, en Italie, dans les pays balkaniques, à des plans déjà anciens qui s’inspirent de ce principe. Le Novoe Vrcrnia. la Bossia, le Viedomosti de Saint-Pétersbourg— le Glas Tsemogortska, de Ccttinje — le Zakonitost, de Belgrade — plusieurs organes romains ont déjà demandé si la construction de cette ligne de l’Adriatique au Danube ne serait pas, dans l’ordre des moyens pacifiques, la seule réponse qu’appelât l’initiative du cabinet dcVienne?