20 L'UNITÉ ITALIENS F. complètement fait oublier aux Allemands que l’Italie comptait sur eux pour se tailler une colonie d’émigration ou s’ouvrir un débouché dans la côte septentrionale de l’Afrique1. Soit qu’ils se ménagent des stations de charbon, sur la route de l’Orient (l’année dernière encore ils se sont fait concéder l’île d’Uroan, dans la mer Rouge); soit qu’ils se mêlent, plus ou moins discrètement, aux affaires du Maroc; soit que, dans la personne du colonel von Ruedgisch, ils aient assumé la réorganisation de la cavalerie irrégulière en Tripoli-taine — on so rend parfaitement compte qu’ils ne qui ont accosté dans nos ports est, il est vrai, de 90 0/0. Mais celle des marchandises qu’ils ont embarquées oscille entre le 41 et le 48 0/0. Un coupd'œil jetésurle Movimentoclellanavir/azione in Italia nous apprend qu'en 1898, T.525 281 tonnes ont été transportées sous notre pavillon, et 8.306.336 sous pavillon étranger. » 11 ajoute, unpeuplus loin, cette juste réflexion : « Si le capital avait une patrie, nous serions obligés, à raison du nombre considérable d'actions de Compagnies italiennes possédées par les étrangers,d'assigner une plus faible part encore au capital maritime proprement italien. A Gènes, ce n’est un mystère pour personne que certaines Compagnies, inscrites comme italiennes, n'ont d’italien que le pavillon et le nom. » 1. On juge le plus souvent sans équité, chez nous, en lesmettant au compte de la « mégalomanie », ces aspirations du peuple italien à devenir colonisateur. D’abord, on ne fait point sa part à l’histoire : aucune race, jusqu’à la fin du xvr siècle, n’a essaimé avec plus de constance et de succès que l’italienne dans le bassin méditerranéen et dans son annexe, l’Adriatique. On retrouve aujourd’hui encore, à Malte, dans les anciens Etats Barbaresques, »