LA QUESTION ALBANAISE 125 VHinterland, l'Autriche a sous main les moyens constants de se mêler aux affaires de l'Empire ottoman. Elle devient le candidat le plus avancé au règlement des questions macédoniennes, et c’est bien le cas de dire qu’on ne peut plus tirer un coup de canon dans les Balkans sans sa permission. Enlin — et c’est la face défendue, non la moins intéressante, de la politiquedu Drang —elle enfonce son administration et son armée, comme un coin, au cœur de la race serbe, prévenant par là tout réveil de la question des nationalités sur sa frontière sud-orientale. C’est une série d’avantages que l’occupation de la Bosnie-Herzégovine, à elle seule, a certainement inaugurée, mais ne pouvait clore. Serajevo, Vallona, Salonique marquent les trois étapes à franchir pour que la « poussée » de l’Autriche, encouragée par l’Allemagne, à travers le Balkan, prenne un sens complet.