124 LA QUESTION ALBANAISE la domination ottomane sous celle de l’Autriche, nous serions à jamais perdus. » Ce correspondant pourrait ajouter que, du « fonds de disposition » bosniaque — ce chapitre du budget vrai que M. de Kallay ne montre jamais aux Délégations — sort mainte subvention aux écoles et aux paroisses albanaises, avant-goût de ce que les Sckkipetars lettrés appellent déjà entre eux carilas austriaca. Au surplus, ces visées de la monarchie de Habsbourg sur l’Albanie ne sont pas plus étonnantes que l’énergie et la variété de sa propagande. Elle s’inspire ici de principes plus substantiels que celui de la politique des lieues carrées. L’Albanie est la seconde et nécessaire étape du mouvement qui porte toute l’activité extérieure de la Monarchie vers l’Orient. C’est la position dont l’occupant tiendra les clefs de l’Adriatique et se ménagera en même temps un rôle dans l’équilibre méditerranéen — rôle qui prendrait toute son ampleur par l’occupation de Salonique. C’est donc, d’abord et avant tout, le chemin de la mer, et non plus seulement de la mer resserrée entre deux péninsules, mais de la nappe jetée entre trois continents. Occupant