■24 l'unité italienne l'époque de l'invasion ottomane [sic). Nous devons tous concourir à défendre Vienne; car ce qu’on défend à Vienne, c’est la sécurité et la civilisation même de l’Europe1. » Cette prédestination des généraux italiens à jouer les Sobieski, sous les murs de Vienne, en cas d’invasion « moscovite », dut paraître douteuse, dès 1882, aux hommes rassis de la Consulta. Mais ce qui les intéressa longtemps, eux, dans l’hégémonie morale et religieuse exercée par la Russie sur l’ensemble du monde slave, c’est le contrepoids qu elle était censée apporter à la marche de la politique austro-allemande « vers l'Orient ». De l’autre côté de l’Adriatique et dans cette partie du Ralkan que baigne le canal d’Otrante, ils voyaient le statu quo assuré pour longtemps par une rivalité classique ; ilscomptaient sur le maintien d’un équilibre auquel ils ne concouraient pas, mais dont ils profitaient. Garantis, — à leur estime du moins — contre toute surprise de ce côté, ils n’en étaient que plus confiants et entreprenants dans la politique qui devait 1. Discours du 24 avril 1882. Cité par Chiala.