154 LA QUESTION ALBANAISE c’est que chacun de ces intérêts est désormais aux écoutes. On les place, il est vrai, sous la protection du statu quo. Mais en quoi consiste ce statu quo ? Doit-il s’entendre au sens actif ou passif, de la forme ou du fond des choses? — La question malheureusement est préjugée; disons mieux : elle l’était déjà avant que M. Visconti-Venosta fût monté à la tribune. Car enfin, un mois plus tôt, le gouvernement austro-hongrois avait pris une grave et publique initiative : la construction d’une voie ferrée qui, débouchant sur Salonique, est destinée à enserrer l'Albanie et à mettre cette région à sa merci. Le statu quo, ainsi entendu, est-il autre chose que l’état qui annonce et prépare l’action? Il faut essayer de dégager cet aspect nouveau non seulement des relations entre l’Italie et l’Autriche, mais celles de l’Europe centrale avec le reste du continent.