LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL 183 mittente à ces affaires, depuis le commencement du xixe siècle jusqu’en 1870. Mais il était réparable, à partir du jour, précisément, où la nation devint Etat; et la diplomatie du même siècle, qui ne nous lègue que des questions à résoudre, eût prévenu du moins une phase aiguë de la question albanaise, en montrant sa place à l’influence italienne de l’autre côté du canal d’Otrante. Aujourd’hui la force des choses l’emporte sur les réticences prétendues savantes et les menus calculs de chancellerie. On est bien contraint de reconnaître qu’à défaut d’autre intérêt l’Albanie présente une position géographique que la politique des puissancesne peut indéfiniment contourner. Elle restera un foyer de désordres et d’intrigues, elle constituera un danger permanent pour la paix européenne, si l’on ne se décide point à pratiquer, pour ainsi dire, un système d’aération, à travers ce massif de complexion géographique trop dense, de mœurs intolérables. La construction d’une voie ferrée s’impose donc. Mais dans quel sens l’orienter, quelle direction donner à ce courant d’air « civilisateur », pour que