140	LA QUESTION ALBANAISE
plêtement étrangère à la « poussée » des Slaves de l’Adriatique ; que, du reste, la majorité des orthodoxes s’abstenait d’y prendre part; qu’elle était sinon organisée, au moins exploitée par le gouvernement viennois ; qu’en un mot le seul slavisme dont on pût s’alarmer en Italie, loin de trahir je ne sais quelles voracités moscovites, était spécifiquement catholique et autrichien. 11 reste bien, dans la masse du peuple italien, une vague antipathie contre les Slaves — entretenue d’ailleurs et grâce à l’Autriche, tout justement, par le souvenir des exploits croates en Lombardie, sous le commandement des Radetzky et des Ilaynau. Mais, politiquement, le spectre du panslavisme ne hante plus guère qu’une catégorie d’esprits : ceux qu’il est permis de nommer, par courtoisie, immuables.
  Plus bas, vers l’Albanie, la Macédoine et le canal d’Otrante, non seulement, au gré de l’élite italienne, le « Cosaque» a cessé de se montrer trop, mais il y a lieu de craindre qu’ilne se montre plus assez. Non seulement la Consulta ne redoute pas de trouver dans la politique russe un élément de