196 LE PANGERMANISME tique et, en l’altérant, découvre, au jour le jour aussi, son importance internationale. Si telle est bien, résumée à grands traits, l’impression qui ressort de la lecture des cinq premiers chapitres de cet ouvrage, elle porte à envisager sous un jour nouveau les rapports entre les Etats alliés depuis 1882. Accordons-le volontiers, à la décharge de la génération italienne qui conclut la Triple Alliance, et qui n’était plus celle de Cavour : il eût fallu, il y a vingt ans, une sorte de puissance divinatoire pour pressentir cette évolution. En 1882, la lutte de races, qui s’est étendue depuis à toute la Cisleitlianie, paraissait circonscrite à la Moravie et à la Bohême, entre Tchèques et Allemands. Les Croates et les Slovènes, notamment, ne représentaient pas encore, sur le Littoral autrichien, une force politique avec laquelle le gouvernement de Vienne dût compter. L’élément italien, fort do ses assises sociales et « culturales », dans cette même région, pouvait s’attendre à la prédilection d’une monarchie essentiellement conservatrice, à la condition qu’il aban-