ET ^ÉQUILIBRE ADRIATIQUE 231 intermédiaire entre le statu quo et les doctrines outrancières. Et certes, ce n’est pas ce condominium, entre puissances établies toutes deux sur la côte orientale, qui restaurerait l’équilibre, dans ’ancien « golfe » vénitien. A parler net, cet équilibre ne peut avoir qu’une base, et c’est un Italien qui l’indique : « Trieste, dit-il, non plus autrichienne, mais allemande, voilà pour nous le plus grand malheur qui se puisse imaginer. Mais je ne m’effraierais nullement de voir se constituer, sur l’autre rive de l’Adriafique, un État j ugo-slave de quelques millions d’habitants. Donnez aux Jugo-Slaves l’unité et l’indépendance, ils ne seront pas nécessairement des satellites delà Russie. Ils seraient portés plutôt, dans l'intérêt même de leur conservation, à s’appuyer sur l’Italie, au grand avantage de notre influence morale et de notre développement économique dans la péninsule des Balkans, où l’Autriche s’est montrée jusqu’à ce jour notre seul et constant adversaire*. » 1. Donato Sanniiniatelli, lu giro sui confini cl'llalia, p. 25, Roma. Fratelli Bocca, 1899.