180 LA QUESTION ALIÎANAISE vogue. Une élite l’a prise à cœur, non pour le vain plaisir de fronder un gouvernement dans l’embarras, moins encore pour susciter contre l’Autriche je ne sais quel néo-nationalisme sans issue et môme sans portée immédiates ; mais par une sorte d’éveil de la clairvoyance nationale. Autour d’elle s'est formée une école, qui, si les circonstances devenaient pressantes, s’élargirait vite en parti. Les journaux, encore nombreux à Rome, dont le dévouement à la politique austro-hongroise est plus ou moins subventionné, ont eu beau appeler cette école : Nostri Albanesi, elle a montré son influence dans les cercles politiques et dans la presse. Elle vient de faire son apparition à la tribune de Montecitorio. Mieux encore : elle a forcé la porte des Ministères, et l’on lui doit des actes. Ces actes sont d’autant plus corrects, diplomatiquement parlant, qu'ils se réclament du principe môme dont l’Autriche prétend s’inspirer en Albanie. Apporter à ce pays barbare les bienfaits de la civilisation, c’est d’abord y ouvrir des écoles : par décret royal du 4 octobre, un institut tech-