186 LES CHEMINS DE FEU DI‘ BALKAN OCCIDENTAL Scutari bifurqueraient sur la mer une voie d’intérêt monténégrin (Antivari) et une autre d’intérêt ottoman (Medua). La longueur de la ligne, calculée de Nisch, serait à peine de 300 kilomètres. Elle éviterait le territoire de Navi-Bazar, occupé par l’Autriche-Hongrie, et présenterait l’avantage de desservir des régions économiquement intéressantes, par exemple la fertile plaine de Doukadjine et de belles forêts, autour d'An-drievitza. Les avantages de cette ligne seraient, sous tous rapports, considérables. Elle contribuerait d’abord — et le point est d’évidence — à préserver l’équilibre balkanique, et, plus spécialement, l’équilibre albanais, de la rupture que lui ménage la construction du seul tronçon Serajevo-Mitrovitza. A cette garantie contre les ambitions de l’Europe centrale tous les autres Etats du continent trouvent leur compte. L'indépendance des États balkaniques est assurée. Une part est faite, sur l’Adriatique, à l’influence russe, qui s’en est éloignée depuis les guerres du premier Empire. La perspective de la prise de possession, par l'Autriche-Hongrie, du