202 LE PANGERMANISME On peut reconstituer à l’Autriche-Hongrie une ossature, en faire, de l’État dualiste qu’elle est, un Etat centraliste, ou tricéphale, ou même mui-ticéphale (il faudrait bien un néologisme à une situation nouvelle). Elle sera toujours exposée à la disjonction, puisque précisément le siège du mal c’est la répugnance des membres à être articulés ensemble. La pluralité même des « existences nationales » exclut toute formule d’« existence nationale » en commun. Que reste-t-il donc à considérer dans cet étrange agrégat? Des courants et des forces, c’est-à-dire les éléments d’un problème non de droit public, mais de mécanique, si l’on peut dire. Rien de plus conforme, du reste, à l’esprit de la politique contemporaine, que l’Autriche, pour sa part, a largement contribué à matérialiser. Or, sans préjuger si ces courants et ces forces, en tant que leur travail contradictoire intéresse la vie intérieure de la Monarchie, feront ou non émerger une Autriche fédérative — à l’extérieur, c’est-à-dire, en somme, du point de vue international, quel serait le résultat du fédéralisme? Le fédéralisme