108 L ADRIATIQUE nationale, à Turin, ces paroles inspirées par l’œuvre du Simplon : « Tout le monde parle des voies ferrées d’accès an nouveau tunnel ; mais personne ne songe qu’à son débouché Sud on rencontre le Toce canalisable, et que de là les marchandises venant de l’autre côlé des Alpes peuvent être transportées par voie d’eau jusqu’à Venise, où la route de l’Orient s ouvre pour elles. » Le Pô, en d’autres termes, créé, semble-t-il, pour relier les Alpes à la mer, deviendrait pour Venise à peu près l’équivalent de ce que le Rhône est pour Marseille1. Le projet n’est, du reste, ni nouveau, ni étrange. On en avait conçu un bien plus ambitieux, en 1866, puisqu’il consistait à ouvrir un canal de Venise à la Méditerranée, débouchant sur la Spezzia. Il ne saurait être question, bien entendu, de développement du réseau fluvial causerai! aux Compagnies de chemin de fer, l'expérience des autres pays montre ce qu’il faut en penser. C’est le grand ingénieur italien Cattaneo qui disait, dès 1841 : «Pour porter au plus haut point la prospérité d’un pays deux moteurs sont nécessaires, les chemins de fer et les canaux. Ils sont l’un à l’autre ce que l'association de deux métaux est ù la pile voltaïque. » — Au Congrès précité, un orateur traduisait cette pensée sons une autre forme : « Le rail et l’eau doivent se prêter concours. » 1. Nous empruntons à l'étude qu’a bien voulu nous commu-