142 LA QUESTION ALBANAISE rain les clefs de la côte albanaise. — « La France, disait-elle, est installée à Bizerte, en face de la Sicile; l’Autriche va l’être à Durazzo, en face de Tárente. Que nous reste-t-il à faire à nous, dans la Méditerranée? Et l’équilibre intangible de cette mer, que devient-il? Et les garanties que l'Italie doit retirer de la Tríplice, où sont-elles ?» Il estcaractéristique qu’en cette circonstance M. Crispí semble s’être isolé dans sa propre école. VOra, de Palerme, donna de lui une interview, dans lequel il déclarait ne pas ajouter foi aux ambitions de l’Autriche-Hongrie. S’il est vrai, comme on l’a prétendu, qu’un des derniers actes de politique personnelle du roi Hum-bert fut de mettre sa volonté bien arrêtée de souverain en travers de ces ambitions impatientes, reconnaissons que cette part de son héritage moral ne pouvait être recueilli par des mains plus fermes. Le roi Victor-Emmanuel 111, à la différence de beaucoup des ministres de son père ou, pour mieux dire, de presque toute la génération politique au milieu de laquelle il a grandi, porte un vif intérêt aux affaires des Balkans. Il a