no I LA QUESTION ALBANAISE prinz. Les commentaires qui circulaient alors, dans les milieux diplomatiques, sur l’objet véritable de la visite de l’empereur François-Joseph à Guillaume II, n’étaient ni flatteurs, ni même rassurants pour leur allié commun. On disait précisément que l’Albanie ferait les frais, entre Habsbourg et Hohenzollern, d’un colloque auquel les Savoie n’étaient que mollement conviés1; que — toujours et bien entendu sous couleur de prendre en main les intérêts du progrès — l’Autriche-Hongrie se préparait à faire accepter par les puissances une extension, h ce pays, du régime consacré en Bosnie-Herzégovine ; qu’enfin la plantation du drapeau jaune et noir sur la rive orientale du canal d’Otrante n’était qu’une question de 1. On se souvient que le voyage à Berlin du prince de Naples, aujourd'hui roi d’Italie, ne fut décidé qu’à la veille des fêtes, à la suite d’un échange assez actif de notes entre les chancelleries de la Triple Alliance. L’accueil que reçut le futur souverain dans la capitale de l’Empire allemand fut diversement apprécié par la presse italienne. Un témoin, qui rendit compte de ses impressions dans la Rivistà popolare du 30 juin, M. Joseph Para-tore, constate: « Par toutes les soi-disant routes triomphales, e cherchai inutilement un drapeau italien. Les cartes-postales illustrées des portraits des deux kaisers, leurs bustes exposés partout, le drapeau hongrois sur la poitrine des demoiselles de magasin ne faisaient point penser à la Triplice, puisqu’ils laissaient ignorer la troisième alliçe. »