226 LE PANGERMANISME du pangermanisme, n’est pas moins explicite : « Pour toute l’Allemagne, Trieste est la porte commerciale naturelle ouverte sur l'Orient et le canal de Suez. Trieste doit donc être un port allemand1. » Les intérêts de la marine de guerre ne sont point à oublier non plus : « Pola doit devenir un grand port militaire pour la flotte allemande2. » Les innombrables brochures anonymes, qui répandent le culte de la «plus grande Allemagne» et dont les auteurs occupent souvent des situations officielles, sont fertiles en axiomes du même genre — ou plutôt c’est toujours le même axiome qu’elles posent sous ses différents aspects : « Le peuple allemand ne peut se détourner de la mer Adriatique sans perdre ses titres à constituer une grande puissance3»—«Le Littoral autrichien (Küstenland), avec la partie sud de la Dalmatie, Raguse, Cattaro, Trieste et Pola, constitueraient, comme l’Alsace-Lorraine (sic), un Iieichsland administré par un 1. Alldeutsche Blütter, p. 131, 1895. ‘2. Die Deutsche Ostmarck, p. 4. Riber. Berlin, 1894. 3. Gross Deutschland, Deutschvôlkischer l'erlag, p. 10, Munich, 1900.