ET t/ÉQUILIBRE ADRIATIQUE 233 commun aux deux pays — non la gaine, en quelque manière, d’une épée toujours prête à faire sentir sa pointe en Orient. Latins et Slaves, héritiers des traditions vénitiennes et de celles du petit Etat de Haguse,s'en partage raient amiablement le domaine, lequel, s’il existe encore un droit ethnographique, n’appartient qu’à eux. Théorie bien simple, après tout, puisqu’elle aboutit à cantonner chaque race iri casa sua, et, en écartant de l’Adriatique Allemands et Magyars, fait application aux races des principes qui, dans toute société civilisée, régissent les rapports individuels. Mais précisément parce qu’elle se peut réclamer du droit naturel, elle a fort peu de chances, convenons-en, d’intéresser les chancelleries — ou bien elle ne les intéressera qu’à la faveur du beau désespoir qui pourrait bien s’emparer un jour des diplomates, impuissants et divisés autour du tapis de la « question d’Autriche ». Ces perspectives sont encore loin de nous ; reconstituer sur des bases nouvelles l’équilibre adriatique est un problème purement théorique à l’heure qu'il est L’œuvre de notre génération est de pourvoir à ce