l’irrédentisme contemporain	33
est sans conteste terre italienne, et compléterait notre système défensif, sans avoir pour l’Autriche l'importance de Trieste. Mais nos intérêts dans le Trentin sont trop médiocres, en comparaison de ceux que représente pour nous une amitié sincère avec l’Autriche. » — La tradition non plus ne pesait guère dans la balance de l’auteur anonyme d’un article de la Nuova Antologia de la même année, qui écrivait : « Il n’est pas une nation, en Europe, qui n’ait ses provinces irredente à réclamer sur la base de la communauté de langue et du droit historique. Mais, quand une nation est constituée et possède une étendue qui suffit à la liberté de ses mouvements, elle ne fait pas de la revendication d’un lambeau de terre le pivot de sa politique extérieure! » — Quant aux exigences du tempérament national, de celui qui venait de lutter avec honneur pour la liberté de la patrie, et qui avait eu ses aventuriers, sans doute, mais aussi ses penseurs et ses héros, c’est Sonnino, c’est Toracca, c’est Cadorna, c’est Minghetti, qui, à Montecitorio ou dans la presse, les déclarent, à
1	envi de mauvais conseil, inconciliables avec le
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