ET l’ÉQI'IUBRE ADRIATIQUE 11 quiétait une fraction de l’opinion encore plus importante. Et puis, Bismarck avait mis la main à cette désagrégation de la famille latine. Et puis nous venions d’occuper Tunis, peut-être sur ses conseils, à coup sûr avec sa permission. Au fond, nous subissions aussi la « poussée ». Les grands théoriciens de la reconnaissance politique — qui ont appris je ne sais où la philosophie de l’histoire — trouvent que l’Italie a eu, vis-à-vis de nous, la mémoire courte. Si la France devait attendre de la gratitude de tous les peuples qui sont redevables à son génie, c’est à peu près toute l’Europe qui serait son obligée. Et si elle devait compter autant d’ennemis que de peuples auxquels l’expansion de ce même génie a valu des épreuves,' c’est toute l’Europe qui serait coalisée contre elle. On représente aussi, bien souvent et trop complaisamment, l’Italie aux abois par l'excès des charges financières que lui a values laTriplice. La constatation fût-elle juste — et elle ne l’est pas — resterait à savoir si une jeune nation, alliée avec nous, ou contre nous, ou même libre de