ET LE COMMERCE MARITIME DE l/lTALIE 105 et dans une mesure infiniment plus modeste — par exemple en adaptant aux besoins du trafic les voies navigables ou les canaux qui relient l’Adriatique à la Lombardie et même au débouché du Simplon — n’obtiendrait-on pas, à moindre frais, des résultats plus appréciables? Les Italiens du moyen âge s’entendaient à la canalisation1, et c’est un fait étrange que ceux d’aujourd’hui, en dépit des remarquables facultés d’assimilation dont ils ont fait preuve, ne comprennent pas la fonction réservée à la navigation interne dans l’économie générale de leur pays. Ce l’est d’autant plus que l'Italie est un pays d’électriciens, et que la question d’aménagement des cours d’eau se lie intimement à celle de la production des forces électriques. L’étonnementaugmente encore, quand on songe que l'Italie est obligée d’acheter le charbon à l’étranger, et que l’utilisation des voies fluviales, combinée avec la substi- 1. Le granit qui a servi à la construction de la basilique de Saint-Pierre de liome vient de Baveno, sur le lac Majeur. Il a été transporté par le Naviglio Grande, à Milan, puis par le Naviglio de Pavie, le Tessin et le Pô à Venise. De Venise, il a fait le tour de l'Italie, par mer, jusqu'il Fiumicino, à l'embouchure du Tibre. — On voit que la génération d’alors savait utiliser les voies d'eau.