LES CHEMINS DE FER DU BALKAN OCCIDENTAL l*t> Une menace analogue est suspendue sur les jeunes Etats qui,de l’autre côté du canal d’Otrante, font face à l’Italie. L’Autriche-Hongrie, on le sait, a toujours visé à écarter de son liane oriental non seulement toute fédération ou Ligue permanente entre ces Etats, mais l’éventualité d’une conjonction d’intérêts, même temporaire. Cette conjonction lui paraissant dangereuse surtout entre la Serbie et le Monténégro, elle a eu soin de so faire reconnaître, au Congrès de Berlin, le droit d'occuper militairement le large couloir qui les sépare : c’est l’ancien sandjakat de Novi-Bazar. Depuis vingt-trois ans, elle use de ce droit sans aucun contrôle, construisant des fortifications et des routes, renforçant ses garnisons, se comportant, en somme, sur ce territoire dont la suzeraineté nominale et même l’administration civile appartiennent encore au Sultan, aussi librement que dans une des provinces héréditaires de la maison de Habsbourg. Serajevo et à la Save, est si peu d’intérêt régional que le projet en a été combattu par des députés dalinates. C'est ainsi qu’il y a deux ans, à la tribune du Reichsruth, M. Baljak en a dénoncé la portée purement stratégique et a donné le rare spectacle d’un député hostile à une voie ferrée qui traverse sa circonscription électorale.