8i LIRRÉDENTISME CONTEMPORAIN allait de l’un à l’autre étudiant, les embrassant à son tour. A la fin, s’apercevant que ses démonstrations ne convainquaient personne, il voulut nous donner une preuve suprême de la pureté et même, jusqu’à un certain point, de la solidarité de ses sentiments. Alors, jetant son chapeau en l'air, avec force contorsions, il s’écria : — Viva Germania! Viva Italia ! No Austria! ... On put se croire à la fin du monde. Les hurlements d’enthousiasme faisaient trembler les murs. Les bouteilles lançaient des projectiles et de la mousse scintillante. Toutes les chansons s’étaient fondues en une seule. Vingt bras avaient enlevé le pelithomme ivre et le portaient en triomphe1... Est-elle bien éloignée, en somme, cette politique inter poetila, de celle que préconisait, à la fin de 1899, un écrivain de la Rivista politica e letteraria, dont M. Cri spi fut souvent l’inspirateur?— «La vraie politique italienne — disait ce sage pour de bon — se fonde sur une série de postes avancés de Vitalianita, dont le personnel serait fourni par des éléments de race italienne ou de races amies2.» Eh sans doute! L’Italie, 1. Roberto Bracco. — Tribuna du 5 mars 1901. 2. Rivista politica. — L'Ora degli Slavi e gl'italiani dell Austria. Ier nov. 1899. Dans le texte : Nella creazione e nel risorgimento di tutta una