82 L IRRÉDENTISME CONTEMPORAIN chées par cc dernier quart de siècle. Qu'Italiens et Français aient à se mettre d’accord sur des questions d’intérêt délicates, le point est certain. Mais qu’il existe entre eux je ne sais quelle différence constitutionnelle de tempérament et d’organisation cérébrale, à l’àge du moins où l’homme — s’il est sage — use encore du droit d’être un peu fou, j’en fais juge ceux qui liront cette toute récente et étincelante chronique, qui nous transporte en pleines agapes d’étudiants italiens, à Vienne : Nous appartenons à la génération qui a trouvé l'Italie faite. Mais passer quelques heures avec ces jeunes gens, c’est revivre, jusqu’à un certain point, ce que nos pères nous racontaient de leur propre jeunesse, de leurs folies, de la belle humeur à laquelle s’abandonnaient quelquefois leurs âmes révolutionnaires. Aux rasades succédaient les rasades, et vingt voix entonnaient une chanson retentissante ou une cantilène douloureuse. Les airs en étaient faits de variations sur les chansons, les cantilènes, les hymnes subversifs de 1848 et de 1849. Les Leitmotiv garibaldiens prédominaient. Et, quant aux paroles, c’étaient ou la glorification de la belle langue de Dante, ou je ne sais quoi de violent, comme si nous fussions à la veille d’une journée de barricades. Tout à coup, la porte du café s’ouvrit, et l’on vit