ET LE COMMERCE MARITIME DE L’ITALIE 97 assurerait le service de Venise à Port-Saïd, en coïncidence avec les autres vapeurs de la môme Société, à destination de tous les pays d’outre-Suez. C’était, par conséquent, placer sous pavillon britannique tout le commerce entre Venise et l’Orient. C’était, de plus, exposer les marchandises à plusieurs transbordements, et offrir une prime à la mauvaise volonté de la Compagnie, pour toutes celles qui pouvaient faire concurrence aux produits anglais. Sous un pareil régime, les avaries chroniques, les erreurs de destination, les défauts de coïncidence, à Port-Saïd, entre le vapeur en provenance de Venise et ceux qui poursuivaient leur route sur les Indes, causèrent un tel tort au commerce vénitien que celui-ci finit par ne plus s’adresser à la Peninsular. « Le service de la Compagnie, dit M. Antonio Teso, dans son beau livre L'Ita/ia e l'Oriente (p. 317), devint si extravagant que beaucoup d’exportateurs préférèrent avoir recours au Lloyd autrichien. » D’un commun accord, du reste, le gouvernement italien et la Peninsular résilièrent leur contrat avant échéance. En vertu des nouvelles conven- i