208 LE PANGERMANISME fédéralisme apporterait une demi-émancipation à ces deux nationalités? Tant qu’il existera une Autriche monarchique et militaire, quelle que soit, d’ailleurs, la Constitution, un parti puissant demandera que l’Etat tire ses conséquences logiques de l’occupation de laBosnie-Herzégovine. Cette occupation— comme le faisait remarquer très justement, l’autre jour, le Deuls-ch.es Wolksblatt — ne vaut que par ce qu’elle préjuge. Par elle-même, elle n’est qu’un sujet d’embarras, d’affaiblissement, de discrédit. Elle n’enrichit ni les finances, ni l'industrie communes ; elle est plutôt une source de dépenses. Nous savons bien qu’une réclame fort entendue, à laquelle M. de Kallay sait mettre le prix, représente la Bosnie comme une sorte d’Eldorado1. Malheureusement, les légitimes et incessantes doléances des Serbes orthodoxes et l’émigration 1. L’élégance du pavillon bosniaque, à l’Exposition de 1900, lequel fut prêt et ouvert au public, le premier des pavillons étrangers — n’est qu’une des mille formes de cette réclame, qui a réussi surtout en France. C’est un de nos compatriotes qui a jadis appelé M. de Kallay le « Colbert des Balkans ». Les véritables historiens diront la misère de la population bosniaque, l’échec de la réforme agraire promise au traité de Berlin, la tyrannie des fonctionnaires, les doubles fonds du budget, la corrup-