74 l’irrédentisme contemporain n’apparaît pas qu’il en ait été fait jusqu’ici un usage bien judicieux. C’est, du reste, l’opinion exprimée par un des collaborateurs de la Bivistà politica e letteraria, dans un article qui fit sensation, il y a dix-huit mois1. Si, en effet, le Club italien du Reichsrath a toujours eu le mérite de rester uni, on peut lui reprocher d’avoir évolué sans résultat, au vent des promesses ministérielles ou des orages parlementaires. Son excuse est que, représentant des intérêts également froissés par les Slaves et les Allemands, il avait quelque répugnance à prendre parti dans la tumultueuse querelle qui divise ces deux nationalités. Jusqu’à l’année dernière, il associa plus communément ses votes à ceux des partis allemands, et cette attitude fut approuvée par un Congrès, tenu en 1900, dans le Trentin même. Le Congrès donna pour raison « que la lutte pour l'ilalianilé, sur le Littoral, était plus âpre que contre la germanisation, dans le Tyrol ». C’était un peu se payer de considérations d’ordre régional. Il semble que le Club 1. L’Heure des Slaves et les italiens d’Autriche, 1er novembre 1889.