l’irrédentisme contemporain on comptait, en 1898,43 prêtres étrangers sur 324; dans le diocèse de Trieste, 126 sur 314; dans celui do Parenzo, 39 sur 130. Ce contingent d’emprunt tiré presque en totalité de la Dalmatie et de la Carniole, renforce donc puissamment l’élément slave local. Et non seulement il apporte de ses origines un esprit de prosélytisme national ardent : très attaché à la pure doctrine romaine, il fonce sur l’italien comme sur le « libéralisme » incarné, à ses yeux responsable des vicissitudes de la Papauté temporelle. Nous sommes en pays, du reste, où les mœurs font au prêtre une place très large dans la vie électorale et dans la presse. De là des heurts passionnés et d’inévitables réactions. Aussi les évêques du Littoral se voient-ils adresser, à propos d’actes élémentaires de leur juridiction, des injonctions aussi publiques que comminatoires. Les Italiens menacent de passer au protestantisme — et, de fait, on peut noter déjà certains progrès de la propagande méthodiste à Trieste et en Istrie; les Slaves, de se convertir à l’orthodoxie. En décembre 1898, le Pic-