LA QUESTION ALBANAISE 145 contraire, que la propagande austro-hongroise s’est montrée moins réservée que jamais, depuis qu’elle se peut couvrir d’une adhésion solennelle au statu qun. Aussi s’est-il produit, depuis moins d’un an, par rapport à la Russie et plus généralement au monde slave, une assez curieuse évolution de l’esprit public italien. Jusqu’alors, on imputait sans distinction à l’un et à l’autre toutes les vicissitudes de 1’ « ilalianité » sur la côte orientale de l’Adriatique. Les Comités croates et slovènes des Saints Cyrille cl Méthode étaient réputés obéir à un mot d’ordre, parti de Saint-Pétersbourg et transmis par Moscou. On est revenu — et même assez vite — de cette première illusion. La part prise par les autorités autrichiennes, sur le Littoral et en Dalmatie, aux conflits de nationalités; la concordance des rapports qui furent adressés à ce sujet par les Italiens des irreclente à ceux du royaume; l’attitude militante, enfin, du clergé croate, amortirent peu à peu les préventions dont le « Cosaque » était le sujet traditionnel. On finit par reconnaître que la politique russe était com- 10