l’irrédentisme CONTEMPORAIN 43 session matérielle, en prodiguant les inscriptions sur les refuges de montagne et les poteaux indicateurs. Mainte brochure de propagande, maint livre même, bourré d’arguments historiques et ethnographiques, donnent à ces privautés du tourisme un sens agressif : les Allemands prétendent, en effet, démontrer que, ce faisant, ils reprennent pied sur une terre « scientifiquement» allemande. Comment s’étonner, du reste, que les néologismes germanizzare, germanizzazione, aient passé dans la langue courante du Trentin et surtout dans la polémique des feuilles patriotes, comme Y Alto Adige, quand on voit Rohmeder user sans ambages de l’expression, et déclarer, par exemple, « que là où l’on saura contraindre les petits Italiens à recevoir les leçons d’un instituteur allemand, ils se germaniseront (sic) par lu force des choses ». La population du Trentin est trop profondément italienne pour offrir une prise sérieuse à ces tentatives. Mais elle ne peut manquer d’en être blessée. Aussi bien, cet insatiable besoin d’expansion des Allemands, leur tendance à la légitimer