70 PAYS BALKANIQUES. quelques officiers et de matériel de guerre. De leur côté, les Turcs massèrent des troupes en Thessalie; mais les Puissances recommandaient formellement à la Grèce de ne pas attaquer, si elle voulait continuer à compter sur leurs bons offices. La sagesse du roi Georges permit de gagner du temps et de laisser agir la diplomatie. Il fut enfin possible de s’entendre, et la cession des territoires se fit pacifiquement (été 1881). La frontière fut tracée en Thessalie sur les montagnes qui forment les berges septentrionales de la vallée de la Salam-vrias jusqu’au mont Zygo dans l’arête centrale. A partir de ce point, elle incline au sud et rejoint le lit de l’Arta, qu’elle suit jusqu’au golfe du même nom en laissant à l’Epire les importantes positions de Metzovo. La Thessalie presque tout entière a été ainsi donnée à la Grèce. Mais celle-ci n’a pas obtenu la portion de l’Epire qu’elle convoitait; l’opposition des Albanais ne permettait pas d’insister sur cette cession, sans provoquer une résistance que la Grèce eût, sans doute, été impuissante à vaincre avec ses seules forces. Il ne pouvait d’ailleurs être question d’une intervention des Puissances européennes pour lui donner un pays dans lequel ne se manifestait aucun désir d’annexion, et où se trouvaient, au contraire, de nombreux partisans prêts à défendre leur indépendance par les armes. En 1885, au moment du conflit entre la Serbie et la Bulgarie, la Grèce pensa que le moment était favorable pour affirmer de nouveau ses revendications sur la frontière de Thessalie; elle mobilisa son armée. Les Grandes Puissances envoyèrent leurs escadres bloquer le Pirée et contraignirent la Grèce à renon-