134 LES PAYS BALKANIQUES. dit. Les détachements russes d’avant-garde atteignirent la côte de la mer Egée et menacèrent Constantinople. Les Turcs demandèrent la paix. Parle Traité d’An-drinople 1829, ils renoncèrent à toute occupation militaire de la rive gauche du Danube ; ils reconnurent l’indépendance de la Grèce et l’autonomie de la Serbie. Ce résultat avait demandé aux Russes deux années de laborieuses campagnes et une perte de 60.000 hommes. La guerre contre la Russie était à peine terminée, que la Turquie se trouva aux prises avec une révolte du pacha d’Egypte, Mehemet-Ali, qui, après avoir prêté à sa puissante suzeraine, le concours de ses troupes dans la guerre contre la Grèce, rêvait de se rendre indépendant. Son fils, Ibrahim-Pacha, battit les armées turques en Asie, à Homs, puis à Konia, et il marchait sur Constantinople (1832), lorsque l’intervention des Puissances européennes arrêta ses succès et imposa le traité de Koutahié (1833) qui accordait au pacha d’Egypte l’investiture de la Syrie. La guerre recommença entre le vassal et le suzerain en 1838. Les Egyptiens, vainqueurs à Nezib, près de l’Eu-phrate (1839), furent encore arrêtés par l’intervention armée des Puissances européennes. Mehemet-Ali dut renoncer à ses conquêtes, mais la Convention, dite des Détroits (1841), lui reconnut la vice-royauté héréditaire de l’Egypte. La Russie avait soutenu la Porte dans sa lutte contre les Égyptiens, mais elle n’avait pas renoncé au protectorat religieux qu’elle prétendait exercer sur les principautés vassales de la Turquie, Roumanie, Serbie, et même de la province de Bulgarie, qui refusaient de reconnaître l’autorité spirituelle du patriarche grec de Constantinople. C’était une cause permanente de difficultés qui ramenèrent la guerre.