42 LES PAYS BALKANIQUES. Donnant alors un bel exemple de solidarité, de patriotisme et d’esprit politique, la Valachie et la Moldavie élurent, chacune de leur côté, et à l’unanimité, pour hospodar, le colonel Couza. L’union, refusée en droit, était désormais accomplie en fait. Elle fut reconnue par la Porte, le 4 décembre 1861, et les deux Principautés formèrent, dès lors, un seul Etat, sous le nom de Roumanie. Une conspiration de palais décida le prince Couza à se démettre en 1866. Les Roumains s’adressèrent aux puissances européennes et pensèrent que le meilleur moyen de mettre un terme aux rivalités des anciennes familles princières du pays était de choisir un prince d’une famille étrangère. Ils eussent désiré un prince de la famille Bonaparte; cette combinaison n’ayant pu être adoptée, ils élurent le comte de Flandre, frère du roi des Belges; ce vœu ne fut pas, non plus, réalisé, et leur choix se porta sur le prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen qui accepta. Après quelques protestations de la Porte, le prince Charles fut reconnu, le 21 octobre 1866. L’indépendance complète du pays fut proclamée par l’assemblée roumaine, le 22 mai 1877, pendant la guerre turco-russe, à laquelle l’armée roumaine prit une part glorieuse. « Tant que le prince n’avait pas eu l’occasion de manifester, d’une manière éclatante, l’élévation et la fermeté de son caractère, beaucoup de ses sujets ne pouvaient oublier son origine allemande1. » Mais sa 1. Un nouveau royaume (Roumanie), Édouard Marbeau, 1881.