GUERRES TURCO-RUSSES DU XIXe SIECLE. 147 L’insuccès de Plevna eut pour conséquence de motiver un grand effort de la part des Russes, qui mobilisèrent la plus grande partie de leurs réserves et envoyèrent sur le Danube des renforts considérables, y compris la garde. En attendant leur arrivée, l’armée roumaine, 30,000 hommes environ, dont les Russes avaient, tout d’abord, paru dédaigner la coopération, passa sur la rive droite du Danube, et la Serbie se prépara de son côté à entrer en ligne. Le prince Charles de Roumanie reçut le commandement supérieur des troupes devant Plevna. Une troisième attaque générale de ces positions eut lieu le 5 septembre; le 11 septembre, après cinq jours de combat, les Russes étaient encore repoussés. Le bombardement resta sans effet, et il fallut entreprendre contre ces fortifications improvisées, mais énergiquement défendues, un siège en règle, pour lequel on fit appel au général Todleben, l’illustre défenseur de Sévastopol. Les trois attaques de Plevna avaient déjà coûté 30,000 hommes aux Russes. Cette position, dont le périmètre avait un développement de 36 kilomètres, était défendue par 60,000 hommes environ. L’effectif des troupes d’attaque fut porté à peu près à 120,000 combattants, et l’investissement put en être complété le 24 octobre, sur un développement de 70 kilomètres. L’armée d’Osman-Pacha était, dès lors, bloquée et fatalement perdue, puisqu’elle ne pouvait compter sur aucun secours extérieur. Elle résista néanmoins d’une manière fort remarquable à toutes les attaques; mais, enfin, réduit par le froid et la famine, Osman-Pacha réunit les derniers hommes valides qui lui restaient, tenta un dernier et vigoureux