24 LES PAYS BALKANIQUES. 70 p. 100 de chrétiens orthodoxes grecs, et environ 30 p. 100 de musulmans. Ils occupent, au nombre de 3 ou 4 millions d’âmes, la rive droite du Danube, de son embouchure à son confluent avec le Timok, les deux versants de la chaîne du Balkan, la plus grande partie des plaines de la Thrace, une partie des montagnes de la haute Albanie et de la Macédoine, mais les villages grecs et bulgares sont si enchevêtrés quïl est impossible de trouver une ligne de démarcation entre eux. Les Bulgares, dont le nom, resté sous une forme populaire dans la langue française, rappelle l’effroi que leurs incursions causaient à l’occident, sont aujourd’hui transformés. Ils forment un peuple vigoureux, sobre, travailleur, courageux. Depuis longtemps chez eux, le régime féodal a disparu ; le sol est aux mains d’un grand nombre de paysans propriétaires. Néanmoins, les Bulgares, à leur tour, ont éprouvé le besoin d’indépendance, et ce sentiment a grandi au spectacle de la prospérité des Roumains et des efforts des Serbes. Il s’est manifesté à propos d’une question de religion. En 1860, les Bulgares ont repoussé le clergé grec, soumis à l’autorité du patriarche de Constantinople. Depuis 1872, ils ont obtenu la constitution d’une église nationale. Le traité turco-russe de San Stefano en 1878, avait constitué une grande Bulgarie qui comprenait toute la Thrace et la Macédoine jusqu’à la mer. Le traité de Berlin, qui a révisé celui de San Stefano, a donné à la Bulgarie des limites beaucoup plus restreintes, entre le Danube et les Balkans. Le reste du territoire habité par les Bulgares fut maintenu sous le gouvernement direct de la Porte; une partie fut