LES PAYS BALKANIQUES. 11 toutes les côtes de la Méditerranée et dans les villes de commerce de l’empire ottoman, unissent leurs efforts pour reconstituer leur nationalité. Elles contribuent libéralement de leur fortune à la rénovation de leur patrie1, et, maintes fois, leurs enfants sont venus combattre pour défendre le berceau de leur race et en soutenir les droits. Ce n’est donc pas seulement la petite péninsule hellénique qu’il faut considérer lorsque l’on cherche quel peut être dans l’avenir le rôle de la Grèce, mais il faut embrasser, du même coup d’œil, l’ensemble du monde grec, c’est-à-dire presque toutes les côtes et les îles du bassin oriental de la Méditerranée, et il faut se rendre compte des liens étroits de solidarité morale qui unissent entre elles ces colonies éparses, pour lesquelles le royaume de Grèce est un centre commun d’attraction. Albanais. — Les Albanais, que les Turcs appellent Arnautes, se donnent eux-mêmes le nom de Ski-pétars (fils d’aigle); ils sont d’origine pélasgique. Sur la frontière du nord et du nord-est, ils sont fortement mêlés de Slaves; sur celle du sud, ils sont mêlés de Grecs. On peut dire plus exactement que, depuis deux siècles, les Albanais, devenus musulmans, se sont avancés sur le territoire des Slaves, des Grecs et des Bulgares. Il ne serait pas possible de tracer des limites au territoire albanais. C’est, dit-on, une des races les plus belles et des plus braves; ils sont, aujourd’hui, en majorité musul- 1. Les plus généreux sacrifices ont été faits par les Grecs des colonies pour doter Athènes d’établissements d’instruction et de bienfaisance.