116 LES PAYS BALKANIQUES. la formation de corps de gendarmerie, fortement constitués sous le commandement d’officiers européens. Les résultats obtenus ont été médiocres. De telles organisations ne peuvent être que des palliatifs momentanés, inefficaces pour apporter un remède durable à une maladie constitutionnelle qui se manifeste par les violences de toutes sortes, les meurtres, les assassinats, les pillages des bandes de comitadgis, troupes de brigands toujours faciles à recruter dans un pays où aucune règle morale n’est respectée, où l’individu n’obéit qu’à la force et ne suit que ses sauvages instincts. En temps de guerre, ces comitadgis sont les avant-gardes lancées en enfants perdus et que l’on désavoue si les coups de main ne réussissent pas. Description géographique. Le Danube qui forme la frontière nord de la Bulgarie, est une ligne de défense puissante, si sa surveillance est mieux assurée que ne l’ont fait les armées turques dans plusieurs des guerres contre la Russie. Cette ligne était renforcée par une région fortifiée qu’on appelait le quadrilatère bulgare, formé parles quatre places fortes de Roustchouk ; et Silistrie sur le Danube, Varna sur la mer, Choumla étant le réduit. Dans l’intérieur de cette immense place d’armes, une armée occuperait une position inexpugnable, soit que l’attaque se prononçât par la Dobroudja, soit qu’elle ait réussi à forcer le Danube plus en amont. Au traité de Bucarest de 1913, la Roumanie ayant exigé la cession de Silistrie, le quadrilatère a perdu une grande partie de sa valeur stratégique ; il n’en garde pas moins une importance capitale ; une armée d’invasion, à moins d’une supériorité numérique considérable, ne saurait le négliger, ni le masquer, pour s’engager sur la route de Sofia, comme le fit l’armée russe en 1878.