IV SERBIE De même que la Grèce, la Serbie a été un des foyers les plus ardents de l’irréductible résistance des populations chrétiennes à l'oppression musulmane, mais les conditions du pays et des peuples étaient tout autres. La Serbie n’avait pas le passé glorieux de l’antiquité grecque. Elle était restée ignorée de l’Europe; elle n’avait aucun accès sur les mers, aucune expansion extérieure. Son climat était rude. Le peuple, sans culture intellectuelle, mais fermement attaché à ses traditions et à son sol, vivait replié sur lui-même dans ses forêts. La seule institution florissante était le brigandage des révoltés. Il fallut de longs siècles de persévérance pour que le peuple serbe arrivât à reprendre conscience de lui-même et à s’imposer à l’attention, presque toujours malveillante ou hostile, de ses voisins ou des Grandes Puissances qui prétendaient exercer leur influence dans la Péninsule balkanique et en régler les destinées. Cependant, l’Autriche s’intéressait à l’avenir de ce petit peuple, voisin de ses frontières, qui pouvait lui ouvrir ou