164 LES PAYS BALKANIQUES. comme d’innombrables tarets qui en ont percé les parois et en ont attaqué les œuvres vives. Dans les tentatives qui ont été faites pour revivifier le sentiment national en Turquie, on peut reconnaître cependant qu’il existe un groupe d’hommes clairvoyants qui se sont rendu compte de cette cause d’infériorité, et se sont efforcés de la combattre. Ils ont prétendu se passer des capitaux étrangers et du concours industriel de l’Occident. Ils se sont opposés à la concession de travaux publics à des étrangers. Us voulaient que la Turquie se suffît à elle-même, et ils espéraient la sortir de sa torpeur économique. Mais, lorsque, pendant de longues périodes de mauvais gouvernement, les forces intellectuelles et morales d’un peuple ont été comprimées, il semble difficile, sinon impossible, de créer tout d’une pièce l’outillage qui manque et de suppléer par des nationaux aux financiers, aux ingénieurs, aux industriels étrangers. On peut se demander aussi si le caractère oriental se prête aux luttes nouvelles et ardentes de la civilisation moderne. Quoi qu’il en soit, nous trouvons dans ces efforts, si infructueux qu’ils aient été, comme dans les réformes politiques que Midhat-Pacha voulait appliquer à la Turquie, un symptôme intéressant du progrès des idées modernes dans certaines classes de la société turque. Il est fort intéressant d’en suivre le développement. Depuis plusieurs années aussi, il est d’usage d’appeler dans les principales familles des institutrices étrangères. L’éducation sérieuse de la femme commencerait-elle dans l’intérieur des harems qu’aucun