LES PAYS BALKANIQUES. 17 La Serbie occupait déjà militairement le territoire qui lui était affecté ; on ne put rien entreprendre contre elle. Du côté du Monténégro, la situation était différente ; la résistance des Albanais obligea les Grandes Puissances à modifier le tracé des frontières fixées par le traité de Berlin, et les amena à faire une démonstration navale pour faire respecter leurs décisions. La ligue albanaise, dont le programme était : « le maintien de l’intégralité de l’Albanie et la reconstitution de son indépendance », fit peu de progrès dans la moyenne Albanie. Dans la haute Albanie, au contraire, elle put réunir et entretenir, par moments, 8.000 hommes armés (mai 1880), mais les tribus qui en firent partie, représentaient une singulière bigarrure. Musulmans, Grecs, Latins, Mirdites, Maljsori, Dukadjines, Dibras (grande tribu de 188,000 individus), etc., constituaient des éléments bien disparates pour une confédération politique. On estime à 1,400,000 le nombre des Albanais de l’empire ottoman, dont 100,000 environ en dehors de l’Albanie. En outre, on en compte environ 250,000 dispersés en Grèce et dans les îles (sur ce chiffre 38,000 seulement parlent leur langue), et environ 100 ou 150.000 dans le sud de l’Italie. Le nombre des Albanais musulmans est estimé à 1,000,000; celui des orthodoxes grecs à 280,000*, et celui des catholiques latins à 120,000. Qu’adviendra-t-il de l’Albanie au moment où l’em- 1. A défaut de statistique officielle tous ces chiffres sont approximatifs.