GUERRES TURCO-RUSSES DU XIX0 SIECLE. 151 protectrice naturelle, aurait ainsi des ports sur la Méditerranée et réaliserait le but de ses efforts séculaires, l’accès sur la mer libre. Les possessions de la Turquie se trouveraient réduites à un petit territoire autour de Constantinople et d’Andrinople. Mais les Grandes Puissances européennes se refusèrent à acquiescer à cette considérable modification del’équilibre européen, et à cette extension de la puissance de la Russie. Elles l’appelèrent à leur barre et, par le Traité de Berlin, lui imposèrent une révision radicale du traité de San Stefano. Traité de Berlin, 13 juillet 1878. — On a dit de ce traité1 que c’était un monument d’égoïsme, œuvre de rancune, immorale et misérable, qui prépara de nombreux sujets de conflits et de guerres : question Bulgare, question de Macédoine, question de Bosnie et Herzégovine; voilà le bilan de la diplomatie européenne au Congrès de Berlin, qui ne voulut tenir compte ni de la justice, ni de la volonté des peuples, ni même du bon sens et de l’intérêt général. Les conditions de ce traité furent : 1° — La création d’une principauté de Bulgarie, gouvernée par un prince chrétien, mais maintenue sous la suzeraineté du sultan et lui payant tribut, s’étendant du Danube jusqu’aux Balkans, avec Sofia pour capitale. 2° — La création d’une principauté, maintenue sous la domination directe du Sultan, mais ayant un prince chrétien et une autonomie administrative; son territoire devait s’étendre entre les Balkans au nord 1. Lavisse et Rambaud, Histoire générale.