TRANSYLVANIE. 33 par de belles plaines, anciens bassins lacustres dont les eaux s’écoulent à l’ouest par la Maros, au sud par l’Aluta. Sur le versant opposé, à l’est des Karpates, s’étendent quelques chaînes de collines secondaires, qui séparent les affluents du Pruth de ceux du Sereth et qui constituent la charpente de la Moldavie. Au sud de la passe d’Ojtos, le croisement des soulèvements des Karpates et des Alpes de Transylvanie forme un massif confus. Les Alpes de Transylvanie, orientées de l’ouest à l’est, ont un caractère plus alpestre que les Karpates; plusieurs sommets dépassent 2,500 mètres. Elles sont couvertes de neige pendant neuf mois de l’année. Tantôt leurs cimes sont formées de roches dénudées aux pans verticaux, tantôt elles s’arrondissent en croupes gazonnées ou couvertes de broussailles. Jusqu’à 1,500 mètres, les pentes portent d’épaisses forêts. Les contreforts méridionaux sont courts et abruptes, ils se continuent par une région collinaire. Sur le versant nord, ils sont moins rapides et plus étendus. D’énormes brèches ont servi d’écoulement aux eaux des bassins transylvains. La plus remarquable est celle de la Tour Rouge, profonde de 300 à 400 mètres, au fond de laquelle roulent les eaux de l’Oltù (Aluta). Les Romains l’avaient fortifiée, d’où son ancien nom de porta trajana. Lors des luttes entre les Hongrois, les Valaqueset les Turcs, ce passage eut toujours une grande importance. En 1849, c’est par là que, grâce à la connivence des groupes de populations saxonnes de la Transylvanie, entrèrent les troupes russes du général Lüders qui, alliées d’Autriche, venaient prendre à revers l’insurrection hongroise; c’est par là encore que, peu de temps après, ayant été battu, il dut se retirer précipitamment au cœur de l'hiver, par une nuit terrible, emmenant avec lui, nombre de familles d’Hermannstadt, qui fuyaient les représailles des Hongrois victorieux.